MEMOIRES

POUR

L’HISTOIRE GENERALE

%

DU DIOCESE

DE BEZIERS,

T très des Registres de l' Academie des Sciences & ' Belles

Lettres de la Ville de 'Bezjers .

. A BEZIERS,

Chés E stiENNE Barbu t , Imprimeur du Roy & de , l’Academie des Sciences & Belles Lettres de la meftne Ville,

M. D C C. XXVIII.

AVEC PERMISSION.

ON ne donne point encore de Projet en forme fur l’Hiftoire generale du Diocefe de Befiers , qu'on a annoncée dans le Titre de ce petit Recueil dans quelques endroits * de ces Mémoires. On attend quil « P. aift pleît au Roy d'authorifer par des Lettres Patentes & 3 f Efabliffement de noftre Academie. Alors on expliquera plus au long les veucs quon peut avoir fur ce fit jet .*

On indiquera plus particulièrement toutes les matières qui feront contenues dans cette Pli foire : On fpecifiera ce qui doit eflre traité par ceux de nos Confrères qui s’addonnent uniquement aux Belles Lettres , e* ce qui ne doit ejlre manié que par ceux qui font une efiude particulière des Mathématique*, e* de l’Hiftoire na. turellc , & Ton entrera fur chaque point dans tout le detail quon croira neceffaire pour faire juger de futi¬ lité & de l importance de nos Occupations. En mefme temps on fera voir que l’Antiquité la Nature font l une l’autre un fonds inefpuifable , un champ tousjours ouvert aux recherches des Sçavants. Main¬ tenant on fe contente de donner icy quelques Ejfais concernant l’Hi foire Naturelle de ce Diocefe , de rapporter en peu de mots ce qu'on a desja fait a cet égard, &ce à quoy on travaille actuellement', mais on ne manquera pas de produire dans la fuite des Ou¬ vrages bien plus confâerables , f NOSSEIGNEURS DES EST AT S daignent recevoir favorablement ces premiers mouvements de nofre \ele, o* les honorer de leur Approbation,

O V R la Latitude & la Longitude de la Ville de Bezjers .

Sur la Carte du Diocefc de Bezjers *

Sur la pojition de la Ville de Narbonne.

Sur les Eaux Minérales de Caflelnau > appellées com¬ munément Eaux de Vcndres,

! *\ , , J

- r

Sur la Rhetîbarbe du "Pays 5 appellée •vulgairement Rhaponcîc des Montagnes.

Sur les Eclipjes de l'année n a t>.

MEMOIRE

SUR

L A LATITUDE

E T r

LA LONGITUDE

DE

LA VILLE DE BEZIERS.

Tiré des Régi {Ire s de T Academie des Sciences ? O* Telles Lettres de la mefme Ville .

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A BEZIERS,

Cbis Estienne Barbiit, Imprimeur du Roy,. Si de l’Academie de cette Ville,

M. D C C X X V II L

AVEC PERMISSION»

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SUR

L A LATITUDE

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LA LONGITUDE

DE -

LA VILLE DE BEZIERS.

OU R déterminer, ta véritable pofition d’une Ville fur h ' Globe de la Terre, il y™L 17l^ faut bien connoiftre fa Latitude & fa Lon¬ gitude, ou , ce qui eil le m c fro e , il tau£ fçavoir exa&ementà quelle diftance elle eft de l'Equateur Terreftre vers Tun ou l’autre Pôle, & quel eft fon edoignemenc dW Méridien desja eftabli en al¬ lant vers PO rient ou vers rOccidénc * car ce ifeft que par le moyen des Cercles & des Points, qu'on ima¬ gine fur la furface de k Terre, que Ion peut fixer la fituation d’un Lieu par rapport à un autre. Une Ville placée fur l'Equateur , ou fur un Cercle également eC* îoioné des extrémités de l’Axe de la Terre, qu on ap¬ pelle Pôles , na point de Latitude,. Elle fera craftte

aulS* n avoir point de Longitude & filon, reprcfèuafi;

&

(on Meticliefi; du le Cercle qiiî pslTe jpi'r Ton Zenith en allant d’un Pôle à l’autre , comme le Premier *, ou comme ccluy auquel tous les autres Méridiens doivent fc rapporter, loit qu’on Ses prenne k du codé de l’O¬ rient , Toit qu’on les compte du codé de l’Occident.

Mais fi cette mefoic Ville, ou toute autre qu’on vou¬ dra fe reprefenter,cft placée fur un Parallèle, ou fur un Cercle diftant de l’Equateur d’un certain intervalle , en allant par ex. vers le Pôle feptentcional,& que fon Mé¬ ridien foie eiloignc aufli de quelque Méridien fameux d’un autre certain intervalle, en allant vers l'Orient ou vers l’Occident.* Cette Ville fera dites avoir une Lati¬ tude feptentriotinale , & une Longitude Orientale ou Occidentale. Et au contraire on dira qu’une Ville a une Latitude Méridionale & une Longitude Orientale en Occidentale, fi die eft entre l'Equateur St le Pôle Auftral^ & à S’ Eft ou à l’Oüeft d’un Méridien desja fixé & reconnu comme le Premier.

Pour mefurcr ces intervalles 8s avoir les diftances d’un Lieu â un autre , on eft convenu de regarder l'E¬ quateur & tous les Méridiens, comme divifés en 36® parties égales, que l’on appelle Degrés. On eft con-: venu aufli de compter les degrés de Latitude fur les Méridiens depuis l'Équateur jufqu'à l’un ou l’autre Pôle, & ceux de Longitude fur l'Equateur en allant vers l’O¬ rient ou vers l’Occident c, D’où l’on void que la

ë La Terre e liant ronde* n’ayant aucun point fixe de l’Occi¬ dent à l’Orient, ü eit libre de prendre pour Psemier Méridien celuy que Ton veut & d’y rapporrer cous les autres.

b Dans les Globes , dans les Mappemondes dans toutes les Carrée Geographiquesjon compte les Méridiens de l’Occident vers l’Orient Dans h Connolffknçe dis Temps on les prend de parc d’autre du Mendie® de l’Obfervatoire de Paris. Cela efl arbitraire.

c j’ay desja dit qu’il dloit d’ufage de marquer les degrés de Ion-? gitude de l’Occident vers l’Orient; mais il feroit mieux de les prendre de part -d’autre du Premier Méridien. RkckU Mm. n. m

î

Latitude ne peut pas paffer le $6. degré le Quart de la circonférence d un Méridien» qui eftla difta'ncje de l'E¬ quateur au Pôle 5 niais que la Longitude peut aller juf* qu’à jtfo degrés- * > ou faire te tour entier de l’Equateur cxclufivemcnc.

Celapofé,on comprend aifément que les Pôles d’un Globe artificiel eftant une fois déterminés , suffi bien que fon Equateur , fes Parallèles .& les Méridiens, on a bien-toft ia Pofition* d’une Ville dont ou connoift la Latitude & la Longitude. Mais tout le monde ne void pas d’abord de quelle maniéré les premiers Géo¬ graphes ont peü déterminer les deux Pôles de u Terre » fon Equateur , fes Parallèles & les Méridiens 5 8e il ns fera peut-efire pas coût* à- fait inutile 1 d’adjoufter icy que r Agronomie leur eh a donné l'idée & leur en a fourni fre moyen. Elle leur apprit d’abord qu il y avoir dans le Ciel, ou dumoîns qtfon y devoir concevoir deux Pô¬ les, ou deux points fixes diamétralement oppoîés , fur lefquels toute la Machine du Monde fc meut continuel¬ lement , qui! y falloit encore imaginer un Equateur , ou un grand Cercle également diftant de ces deux points» une infinité de Méridiens ou de grands Cercles cou¬ pant Te ouate ut à angles droits & ■paifant par 1 un Se l’autre Pôle » & que toute proportion gardée ces rosî¬ mes Points U Cercles dévoient eftre cerne eus fur U Terre placée au centre du Globe i^elefte* ;

Ce neft pas tour, L’Aftronomie leur apprit encore à déterminer le Méridien de chaque Lieu en parue luiet

ü Si on prend les degrés de Longitude tant du cojis de i Occidsns que du codé de l’Onent, ils n’iront de part & d autre qu’à iSo,

b L’mterfedlion du Parallèle & du Méridien d'une Ville» marqué la

jpofition* . ,

c On nous pardonnera fans doute ces Préliminaires Si les Nôtres

qu’on y a jointes en faveur de ceux qui ne font pas encore 2i-;tu3 dans les principes de la Géographie 5 & qui ne connoiffent point la dôt

jpeodance elle eft de l' Agronomie Ô2 de la Gsomctrie praUiquç»

Âij

6

pat Vobfervation du Soleil & des Eftoiles* , Sc à mar¬ quer fa Latitude par la hauteur du Foie b . Enfin die leur apprit à comparer ic Méridien dïsn Lieu avec ceîtiy d’un autre pour fçavoir de combien de degrés l’un eft plus Oriental que Vautre f, &c*

C’eft donc à la faveur de VAftronomie que les premiers Géographes entreprirent de fixer la pofition de quel¬ ques Villes principales, & quils oferent déterminer leur fituation les unes par rapport aux autres.

Enfuite on convint d’un premier Méridien & Von plaça tous les Lieux de la Terre félon leur degré de Latitude félon qiVils eftoient plus ou moins éfloig- nés de ce premier Méridien , ou félon leur degré de Longitude : en un mot, on fit des Globes Terref- tres , & des Cartes Géographiques generales Sc par¬ ticulières. On les a mefme re&ifiés de temps en temps, ces Globes & ces Cartes, fur de nouvelles Obfervations.

Cependant quelque foin que Von ait pris, fur touç dans ces derniers temps, à perfe&ionner la Géographie, on peut alfeûrer , qu’à quelques Lieux prés , les Obfervations Agronomiques ont efîé fouvent reïte rées,les meilleures Cartes* ne donnent guere lavraye

fi Il feroit trop long de dire icy de quelle maniéré on tire une Mé¬ ridienne , & de quelle maniéré on la prolonge. Ceux qui voudront s’ins¬ truire à fond fur cet article, n’auront qu’à lire le célébré Traité de (a grandeur & de la figure de la 'Terre que nous citerons icy fouvent fous le Titre de fuite des Mem. de C Acad. K. des Sc. s 7 sS.

b On eft d’autant plus eiloigné de l’Equateur , qu’on eft plus prés

du Pôle ou qu’on a le Pôle Celefte plus eftevé fur l’Horifon ; & il eft demonftré que la Latitude eft tous)ours égale à l’Eflevation du Pôle.

c On verra cy-aprés de quelle maniéré on fait cette comparaifon par les Eclipfes de Soleil & de Lune, 6c furtout par celles des Satellites de Jupiter.

d Ce n*eft que chez les Géographes d’une mefme Nation que le premier Méridien eft tousjours le mefme. Les François le font pafler par ï’Ifle de Fer. D’autres Géographes le font paifer par le Pic de Teneriffe, &c.

e On peut voir dans les Mem. de F Acad. R. des Sc. & dans les Jour¬ naux de Fance & des Pays eftrangers , combien peu font fideles les Cartes pîêfme les plus eftimées.

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7

pofîrîon des autres. Ce neft pas qu'en mefurant Geo- mciriquement ou par des Operations Trigonometri- ques * les Arcs des Cercles compris entre les Mé¬ ridiens St les Parallèles de divers lieux, on n’euft peu dé&erminer exa&cment leurs Latitudes &: ieurs Longi¬ tudes refpedives , & quen prennant pourpoint fixe la pofidon d'un Lieu déterminée exactement par dcsOb- fervacions Aftronomiques , on n’euft peu fixer la pofi- tion des autres Lieux, dont les diftances b au premier auroient efté connues tant en latitude quen longitude.

Mais la plufpart de ceux qui nous ont donné des Car¬ tes Géographiques , ou nettoient pas capables d'opera¬ tions fi pénibles gc fi délicates , ou n avoient ny le temps , ny les fecours neceftaires pour des travaux c de cette importance, & nous ne rapporterons pas icy par quels moyens ils pretendoient fuppléer aux O b fer « valions Aftronomiques & aux Operations Trigonome- triques, puifque Ton convient aujourd’huy que cous ces moyens font înfuffîfants & fujets à erreur.

On ne connoift encore rien d exaét en ce genre que la y ^ . ^ célébré Mefure de la France depuis i'Obfervacoire Royal des 'mer*. de Paris iufquaux deux extrémités Nord & Sud du de ï^cad*

* * T? 7

Royaume , qui efl: !e plus grand & le plus magnifique " ss‘ Ouvrage^ de Géométrie pratique, qui ait efté entre- *

æ On mefure les arcs des Méridiens & des Parallèles par le moyen des Triangles donc on prend les Angles & dont on mefure actuellement un collé qui fert de baie à tous les autres. Suite des Mem, 1718. O

b j'appelle dijîance en Latitude , l’arc du Méridien compris entre l’E¬ quateur & le Para!leie(du lieu propofé ; & dijîance en Longitude , l’arc du Parallèle compris encre le premier Méridien & le Méridien de ce Lieu.

c Pour tirer des conclurions juftes des mefures terreftres par rap¬ port aux Latitudes & aux Longitudes, il faut connoiftre la valeur exa&e d’un degré de la circonférence de la Terre ; ce qui demande des Inltru- ments d’une grandeur & d’une juftefle non médiocres, beaucoup de tra¬ vail & un temps très confiderable. Suite des Mem. 1718.

d On verra bientoft un fécond Ouvrage dans le mefme gouft, fi on exécuté la deliberation de Noffeigneurs des Eftats au fujet de la Cartç generale de la province de Languedoc.

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Suite des

Man. it 18.

f* *3*-

Hegift, 16. $wfi 172-3.

Suite des Hem. ij l8*

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{?ns jüfqus’icy , & qui fervira déformais de modeüe U de bafe à toutes les Cartes Géographiques que l’on

voudra lever exactement.

Maintenant pour avoir bpoflnon juftedeb Ville de Béziers , il cft villble qu’il n’y a qu’à obfcrvec immédia¬ tement la hauteur du Pois de cette Ville , 6e déterminer Âftronomiquemenc fa Longitude ,ou bien , il n'y a qu’à me furet Géométriquement fa diftance à l’Obfervatoirc Roya! tant en Latitude qu’en Longitude , ou puifqu’on a a&uellement cette mefüre en totfes du C.haftelet de Pan’s dans le Livre que l’on vient de citer , il n’y a

qu a faire les calculs * tiece flaires pour cette détermi¬ nation.

Dés b naiflancc de noftrc Academie , M. de Clapiés fe fervirde céderniec moyen, en attendant que nous euf- flons des occaflons favorables & les Inftrumencs nccef- faires pour faire des Obfervations Àftronomiques. Il divifa donc l'arc du Méridien intercepté entre le Paral¬ lèle de I Qbicrvatoire de Paris Sc celuy de Béziers, c’eft» à dire 114:00 to«fes, diftance de l’Obfervacoire de Parts à b perpendiculaire tirée de la Tour de b Cathédrale de Beziers fur la Méridienne de cet Obfervac-oire f par Ç7097 toiles, grandeur moyenne d'un degré de b cir- conkrsnce de la Terre, ce qui iuy donna y degrés, 30 minutes, 4 fécondés 5 & retranchait ccs y. <*30! 461, de 48. d yob ïou. Eflevation du Pôle de l’ Obser¬ vatoire, à caufe qae Beziers eft au Sud de Paris, il eut 4;d. 20. 6 . pour b hauteur approchée du Pôle de Beziers à la Tour de la Cathédrale. Puis divifant

& ta Latitude d’unlteu e$ant connue , on connoid celle d’un au~ îs'e Lieu par la mefure de l’arc du Méridien intercepté entre leurs paral« Ides, en reduifent les toiles en degrés, 8c retranchant ces degrés, de la Latitude connue pour les Lieux Méridionaux , 8c les adiouflant pour les Lieux Septentrionaux, g il expliquera cy après de quelle maniéré fe coa* Û&i la longitude.

9

Se nouvel la ftieThrô diftafccé de 3Ï4ÎÔ0 qtolfcs pif ^ 57ïyi coifes grandeur d’un degré du Méridien à 4 3é> J~f' ^ to\ de Latitude 9 il eut pour la hauteur vraye du Pôle 1 - de Beziers 43^# 2 oh 25“. Nord*

M. de Clapiés ne fc contenta point de cette déter¬ mination. Il craignit que dahs la multitude des Opéra» rions neccffaires pour mefurer une fi grande ffiftance, il ne fe fuft gliffé quelque erreur, ou qu’on n'euft pas faicaffés attention aux inégalités du terrein * mefuré 3 ou à l’inégalité mefme des degrés b compris entre les Parallèles de Paris Se de Beziers, C'eft pourquoy il cher¬ cha le Lieu le plus prés de Beziers » l’Academie Ro¬ yale des fciences euft fait des Obfcrvations Agrono¬ miques , & dont la diftance fuft connue» afin de s’en jfcrvir comme d’un terme pour fixer la Latitude de cette Ville. Plufîcujrs raifons l’obligerent à prendre ce par- i ty. Une petite diftance fe mefure plus aifément 8c avec plusd’exaélitude: les petits arcs de cercle» foit des Mé¬ ridiens, (oit des Parallèles peuvent avec beaucoup moins d’erreur eftre confidcrés comme des lignes droites, & l'inégalité des degrés d’un mcfme Méridien en eft bien moins fenfible#

M. de Clapiés choifit donc S eue » dont la Lati¬ tude la Longitude avoient efté autrefois détermi¬ nées par l’Abbé Picard , & Mrs. C&fïini & Ma- ratdi dans leur voyage pour la prolongation de la Méri¬ dienne avoient fait pluficurs autres Obfcrvations, quoy qu’en differents endroits, il rcduifit * toutes les Rations

£ Mrs. Caffini U Maraldi ont trouvé qu’en reduifant leurs mefures su niveau de la Mer, il n’y avoir que 34 toifes à retrancher de la différence entre le Parallèle de Paris 8? celuy de Collioure. Suite des Mcm* 17 \$p* m8.

b Dans l’eflenduë de la France la grandeur du degré diminue d’en¬ viron 51 toifes, en s’approchant du Pôle, & augmente à peu prés de U tmefme quantité en s’en efloignant. Ibid, p. ^

c v. La maniéré de faire cette réduction oans la fuite des

fflS' p. J 19* - 1

/

f- '3‘* & *}}■

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Suite des totem, 17 iS, §. U S.

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de ccs ilîufïres Académiciens â une feule , après avoir déterminé dans coure la précifion géométrique la hauteur du ‘Pôle de la Chapelle de S. Claie fur le Mont de S et te » il trouva par la refolution des Trian¬ gles rapportés dans le Livre de la Grandeur & de la figure de U T erre , de combien la Tour de la Cathé¬ drale de Beziers eftoit plus Méridionale que Sa Cha¬ pelle de S. Clair ; ce qui luy donna la Latitude de cette tnefme Tour, differente feulement de 2 ou 3 fécondés de celle qu’il avait trouvée par la première Méthode. Une fi grande jufteffe dans un fi grand nombre d’ope, rations Géométriques, S c une conformité fi parfaite entre differentes méthodes auraient de quoy eftonuer, fi on ne voyoit dans le me fuie Livre avec quelles pré¬ cautions Sc avec quelle exaélîcude Mrs. les A ftrotionnes de l’Academie Royale des fciences ont accouftumé de travailler.

Enfin pour avoir la différence des Méridiens * en¬ tre Beziers & rObfervatoire Royal , M. de Cîapiés divifa 3^035 toiles, diftance de la Tour de la Cathé¬ drale de Beziers à la Méridienne de l’Obfervatoire , par la valeur d’un degré de grand Cercle , ou par 570^7 toiles 5 8c les 37L 52“’. qui lui vinrent pour quotienr, il les reduifit au Parallèle decette Tour : ce qui luy fie connoiftre qu’elle efioit plus Orientale que 1*0 b fer va « toirc de 52*. 3^. de degré , ou de 3*. 28*’. 12*”. de temps K Et adjouftanc ccs 52*. 3”. à 20^. Longitude de TOb-

fer va roire

et La Longitude d*un lieu depuis l*Ifle de Fer eftant connue, on trouve celle d'un autre lieu par la mefure de l’arc du Parallèle intercepte entre ces deux lieux, fl on réduit les degrés de grand Cercle au Paral¬ lèle du lieu propofé par cette analogie , comme le Sinus complément de la Latitude du lieu propofé ,eft au Sinus total, ainfl l’arc d’un grand Cercle, eft à l’arc du Parallèle de ce lieu; & fl on ajoufte ou fl on retran¬ che ces degrés , félon que ce lieu eft ou plus Oriental ou plus Occideotal.

b Les 360 degrés de l’Equateur eftant parcourus en heures, 15 de* grés de Longitude valent 1 heure. Par ce moyen , on réduit aifément ctL fçjDgs b différence des Méridiens connue en, degrés , de réciproquement.

it

fcrvatoirfi depuis le Méridien de llfle de Ber, d’où îel Geogrophes François onc couftume de compter , M. de Ciapiés trouva 20d. 52'. 3”. pour la Longitude de Bcziers vers l’Orient.

Certainement on auroit peu fe repofer fur ces dé¬ terminations , 6c l’on en auroit efté bien farisfait autre¬ fois. Mais nous vivons dans un fiécle, l’on ne fe contente pas quelquefois de l’accord de deux métho¬ des , & l’on eft tousjours bien aife d’employer routes celles qui vont au mefme but. D’ailleurs il eftoit de rhonneür& de l’interefl; de noftrc Academie, d’avoir par des obfervarions immédiates h Longitude la Latitude de la Ville elle tenoit fes Séances, afin de pouvoir fe fervir des Tables Aftronomiques dre (Té es pour d’autres Méridiens , & de pouvoir profiter des Obfervations fai¬ tes ailleurs. Et c’efl principalement ce qui engagea Mrs, Andoque, Boitiller, Caillé ? de Gui'bal, A (lier rAifné & Aftierle Cadet à faite divevfes Obfervations Aftronomiques , dés que M* de Ciapiés leureu.il prefté une bonne partie de fes Inftrumems , & qu’il euft fait en leur prefence le calcul 6c la figure de l’EcÜpfe de Soleil du 25. Septembre 172^, pour k Parallèle de Beziers.

On obferva bien-toft après cette EcRpfe. On ob- % ferva auffy l’Ëclïpfe de Lune du ri. Octobre de la mef me année » dont M. Boitiller avoir fait le calcul : Mais ces Êclipfes ne peureot point eftre obfervées à Paris comme on l’a appris de M.’ Caffini, 6c quoy qu'elles ayent efté obfervées très eauélement à Montpellier en quelques autres Villes du Royaume , on n’en fera pas icy la comparaifon , parce qu'on ne compte, pas ailes fur i’exaéïitudede ces deux Observations, Scqifon en a fait depuis beaucoup d'autres qu’on efëime bien plus feûres. On ne laiffera pas toutefois de rapporter hÿ quelques Phafcs de- ces Eclipfes,. tant parce qu’il raç

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petit y avoir que quelques fécondés d’erreut dans leur détermination 3 que pareeque dans la comparaison qu’oti en pourra faire avec les mefmes obfervatioos faites dans des Lieux fort efloignés, cette petite erreur deviendra prcfque infenfible. On comparera mefme comme par maniéré d’tïfay quelques Phafes de l’Eclipfe de Lune avec de pareilles Phafes obfervées à Toulon pat le P. Laval J. & rapportées dans les Mcm. de Trevous **•**»• du mois d'Avril 1727. *

O B S ERP* AT 10 N de l* Eclipfé de Soleil du 2$ Septembre 1126 > faite à la Tour de ï Enjejcbè de Ee^iers , avec un Tambour placé au foyer a un Objcfiif de 21 pieds .

4 h. 4 9*'

0".

f°ir Le bord de l’image du roift un peu entamé.

JJ-

23.

Un doigt eft éclipfé,

y h. 1.

34*

Deux doigts.

7-

38.

Trois doigts.

ij.

ij-

Quatre doigts.

3 2.

6,

Cinq doigts.

2 P-

41.

Six doigts.

On ne marqua point le moment auquel le feptiefme doigt fut éclipfé *a On jugea feulement par eftimeque la grandeur de l’bclipfe a voit efié d’un peu plus de fepe doigts. Au refis on ne fit point de correâion à ces Phafes, pareequ’on vécut pas le temps de refaire la fi¬ gure de l’Eciipfe , & que l’obfervation ne différa que fort peu du calcul. Pour la Pendule , on Ta voie réglés par des hauteurs du Soleil prifes après rnidy.

Comparaison *d es observations

de l'Eclipfe de Lune du i u OTiohre 1726 , faites à Toulon O* à Beziers*

à 4*h 0 1S m ^Toulon ? Commencement de l'Bclipfc.

3, 45?. 38, a Beziers. 3

10 37* Différence des Méridiens.

4* 10. Io. à Toulon } ^ nombre aubordde Mare Humorimi*

3* 58.50, à Beziers. £

11. 2of Différence des Méridiens,

22. 9 . à Toulon, 7^ , 1 .

n r> > Tout Tycho dans 1 ombre.

10. 34. a Beziers. 3

11. 35. Différence des Méridiens,

23. 55. à Toulon ,7 _ .

12. o. à Beziers. J Grunaldus hors de 1 ombre.

il. 55. Différence des Méridiens.

Si l’on prend u’. 20”. pour !a différence moyenne des Méridiens entre Toulon 8i Beziers, 6 z qu’on les retranche ce 14’. 48”. différence des Méridiens » encre Paris & Toulon } on aura 3’. 28". pour la différence des Méridiens entre Paris & Bezicts.

4-

4'

y*

y-

COMPARAISON DES OBSERVATIONS de T Eclipfe de Soleil du 1 y. Septembre 1727 fai - tes À Montpellier, à Thury Bezjers.

On n’eut pas pluftot receu les Obfervations de cette Eclipfe faites a Montpellier par M. de Plantade ,que >1. Boüillet en fit 1a Comparaifon avec celles a qui

u L’Obfervation de cette Eclipfe , dont M. Touiller avoir donné le Calcul dans fa Lettre imprimée, fut faire dans le mefme endroit & avec les mefmes inftruments que celle de l’année precedente ; mais avec un peu plus d exactitude. On n en donnera pas icy toutes les Phaies , parce» quelles ont efté desja communiquées à à’ Academie Royale des sciences*

* Mm de YreV. Di*}

* â faîtes à Beziers. Il fe fervîc à èette fin noSf

p Acad. r. ^cu^ell1cnt la figure félon la Méthode * du Pere de dns. i7co. M. C a film j mais encore du Calcul * des Angles Pa- f. rallaétiques. Peu de jours après M* Cafîlni nous fie

tA'ir^m 1 fi°nneurcle nous communiquer l’Obfervation qu’il avoie pl de cette Eciipfe à Thury, & de nous marquer que

Etre. ce CSiaftcau eftoit plus Occidental que l’Obfervaroire

* n de Paris de e" - de temps & plus Septentrional ds

31'. 23", de degré. M. Bciiiliet en fit aufly la Com- parsilon tant par la Figure , que par le Calcul des Angles Parallaâiques , toutes réductions * faites il trouva 3’. 34”* de différence moyenne des Méridiens entre rObfervatoire de Paris & Beziers* Voicy les O b-, fervacions du commencement S; de la fin de cette Eciipfe.

Montpellier. Beziers. Thury.

Temps vray. Temps vray. Temps vrsy.

6. h ai’. 45". matin h ,8’. 40". 6. h 2 â’. 4". commencemi

3. 44* S. o. ’J 4^ fin*

COMPARAISON DES ECLIPSES DES

Satellites de Jupiter obfervées a Montpellier & à Beziers On fçait affés que les Obfervations réitérées des Eclipfes des Satellites de Jupiter font ce qu’il y a de

4 Connoifiant la différence des Méridiens entre PObfervatoire d$ Paris & Montpellier qu’on a fixée à 61, io‘ *. de temps vers l’Orient ,ou celle du mefme Observatoire à Thury , eftimée 6M & demy vers TOc« cidenc , & ayant par Obfervation la différence des Méridiens entre Be¬ ziers & Montpellier, ou entre Beziers & Thury , on connoiftra aifémenc la différence des Méridiens entre Paris & Beziers ; car de 6\ io\ diff. entre Paris & Montpellier on ofte **. 3 <5‘*. ditf. entre Montpellier be Beziers ? ou fi de 3*. 4i*\ diff. entre Beziers & Thury , on ofie 6?’. & demy, diff. entre Paris & Thury, on aura 3. 54’. entre Paris & Be¬ ziers. Les Lieux l’on compte plus d’heures font Orientaux à l’é¬ gard de ceux l’on en compte moins & au contraire ; & c’eft furquoj l’on fe réglé pour faire ces réductions.

*5

jplus feû r dans l’Aftrotiomie pour déterminer les LoS4 giîudes ou la différence des Méridiens, Auffy n’avons- nous rien négligé pour faire ces Obfervations, toutes les fois que je temps nous l'a permis. 1! au roi t efte à fouhaiter qu'on en euft peu faire de fcmblables à Pa¬ ris ; mars Is Ciel n’y a pas efté favorable ; cefi pour- quoy nous nous contenterons de comparer les Obfer¬ vations faites à Beziers avec le Calcul fait pour le Méridien us Paris > & avec les Obfervations corres¬ pondantes faites à Montpellier par M. de Plantade, fans cbmettre pourtant une Obfecvacion faite à Paris par M. Caffini , qui peut cftre comparée avec une au¬ tre faite à Beziers quelques jours auparavant.

Le 22. Aouft 1727. Immerfion du 1. Satellite dans

l’ombre de Jupiter, à r.h o1. 54". mat. à Beziers

9* 5^. o. à Paris par le Calcul de la con§

noiflance des temps,

74. Diffec. des Méridiens entre Parti

8 c Beziers.

Le 22. Septembre. 1mm. du 1. Satell. à p.h4i'. 50". foû à Beziers

41. o. à Paris par le calcul

2. 50. DifF. des Méridiens.

Le 29. Septembre. Imm. du 1. Satell. à 11 h. 40’. 38". f°‘r à Beziers

SI. 37. O.

à Paris par le calcul

3. 38.

DifF. des Méridiens

n. 43. 1 6.

à Montpellier.

2. 38.

Diff. des Méridiens obfervée entre

Montpellier & Beziers.

s. 10;

DifF. obfervée entre Paris & Mont-*

peîller

3* 32r

Diff3 conclue cntreParis& Beziers; * « ... -

Biij

dft Terni? 1717-

y. Novembre Imm. du 2- Satell. de Jupiter, à 8.h 51'. o'\{°iU à Beziers \ &c adjouftatu 7 jours 2 . 37. 44. pour deux revoluiions du mefmc Sa¬ tell. on aura

Le î 2 . Novembre. Immerfion du 2. Satell. à n.h 8’. 44”. à Beziers

il. 5. 10 . à Paris ^

3, 34. Piff. des Merid. entre Paris & Bé¬ ziers.

Nous pourrions adjoufter icy quelques autres Qbfer- Varions faites les 9, 17. 18. Septembre & 30. Novem¬ bre 17275 les 6. 12. & 19. Avril 1728, foie des Satellb ces de J upiccr 5 foie d’une EcÜpfe de Venus par la Lu¬ ne, foie d’une Occultation d’une Etoile fixe aufiy par la Lune*, mais nous croyons cela d’autant plus inutile, que nous n’avons point d’Obfervations correfpondantcs pour Ses comparer enîemble *3 & que les Obfervations que nous avons des) a rapportées s’accordent affés dans la différence des Méridiens qu’elles donnent pour ne nous laifier aucun fcrupule défias. Et cette différence nous î’eftàbl irons aujoutd'huy à j9. 32*’. de temps à l’O¬ rient de l’Obfervatoire Royal de Paris , à 4** prés de !a dètermin ation fondée fur les T riangles de la. Méridienne»

O B S E R F AT 1 O N S DE L'ESTOlLE POLAIRE & du Soleil , faites a la T our de l'Evefché de Beziers foftr en déterminer immédiatement la hauteur du Pole%

Avant que d’entreprendre ces Obfervations , nous n avons rien oublié pour nous aifeûrer de la juftdfe de noftte Quart de Cercle, & nous l’avons fi bien reâi- fiié qu’il ne pouvoir errer tout au plus que de 10 fécon¬ dés , ce qui eft tout ce qu’on peut efperer d’un Quart de Cercle de 39 pouces de rayon. Après cela nous avons eu foin de le placer exaaemenc dans le plan du Méridien : enfin nous avons la précaution de le calice

Mem. de l'Ac. 17 ai* Pag, \J<3>»

I7I-

ObferVdt, de C kfliile PoUku

r ^

5 finement toutes les fois que nous avons voulu obfer* ver, que quoy que les fécondes ne foient point mar¬ quées fur fon limbe, nous ne pouvions guère nous trom¬ per de plus de dix en les prennanc par eftime. Et corn*; me par la plus grande & la moindre hauteur de l’Ef- toile Polaire oblervée fix fois vers la fin de l’année 1727 ou le commencement de 1728, nous avons trouvé que la diftance de cette Eftoile au Pôle eftoit telle qu’elle dévoie eftre maintenant fuivant les Obfervations a de M. le Chevalier de Louville faittes vers la fia de l’an¬ née 1720 5 nous avons aeû devoir eftre fatisfaits de nos Übfervadons»

V

Hauteur Méridienne apparence de l’Eftoile Polaire dans la partie fuperieure de fon Cercle, 450, 30’, 4o,‘, Refradion félon la Table de M. de la Hire.

Hauteur vraye .

Hauteur apparente de la m efmc Eftoile dans la partie infer. de ion Cer*

Refradion félon la mefrne Table»

Hauteur vraye. . .

Différence des Hauteurs.

Diftance de l’Eftoile au Pôle.

Hauteur vraye du Pôle de Be^iers à la Tour de l'Evcfché.

Cette détermination s'accorde dans la fécondé avec la L acicude conclue des Triangles de la Méridienne,

6 prouve en mefrne temps la bonté des lnftcuments employés de part & d’autre. Il eft vray que fi on sef- toit fervi de la Table des Refradions inferée dans

la Connoiffancc des Temps , on auroit trouvé quelques 9** fécondés de plus 5 mais la comparaifon que nous avons

* Selon les obfervations de feu M. Caftini , l’Eftoile Polaire s’appro¬ che du Pôle de 19" par année , & par confequent de i\ 13**. en 7 ans ;

Ci donc on retranche ces 2’. 13". de 2*. n\ 17''. Diftance üe cette Ef¬ toile obfervée a la fin de 17% o , On aura 2*. 9’» 4”. pour la diftance la ïïiefme Eftoile à la fin de 1727? telle que nous Payons trouvée.

2.

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2J.-Î-

T abnl. df- i'fonom, T), de la Hire. Pag' 96.

é-f.

OhferV . clH

v8

faite dcpbts peu de la Hauteur méridienne apparente l'Bfpy de la Vierge ^ avec celle de la Polaire prife niefme foir dans la partie inferieure de fon Cercle, nous a déterminés à prendre cette quantité de réfraction.

Hauteur Méridienne apparente du bord fuperieur dis Soleil au folftice d’Hyver * conclue des hauteurs prifes avec la dernière exaétiusde les 21. Se 22. Décembre 1727. . . . . o 230. 2 p%m

Befraétion diminuée de la Parallaxe * . 2. 18*

Demy Diamètre du Soleil . . . .T 6. 22..

Haut, vraye du Centre du Soleil & du Tropique du

Capricorne ; •• . * t . 23. 11. 15»

Haut. Merid, app. du bord Sup* du Soleil au folftice d’Efté , conclue des hauteurs du mefme bord prifes fore exaétemeru les 20 g c 21 Juin 1728» 70. 24. 5*

Befraâion . » . » .0.0. 2ji

D cm y Diamètre « a » . ij. 45?.

Haut, vraye du Centre du Soleil Sc du Tropique du Cancer . ; 70, 7. yu

Diftance des Tropiques . 4 6. ytf. 3 6.

Obliquité de l'Ecliptique en 1728. 23. 28. 18.

Haut, de l’Equateur. » . 4 6. 3 9, 33*

Hauteur du Pôle de Bcziers. . 43. 20. 27.

Les Observations des Hauteurs Méridiennes du So¬ leil prifes avec la mefme circonfpedion le 31. Dé¬ cembre 1727,8 1 le il. Juin dernier, au quel temps les Tables de M. de la Hire donnent5 ia mefme Decii- naifon à 2M prés, monftrent que le Soleil parcouroic ces jours -là des Parallèles efgalemenc diftants de 1?E-

quateur :

a Vray lieu du Soleil le 31 Dec. 17 *7, à midy à Beziers. 9 f. 9*« »**. 4î*’« Ded.naifon Méridionale, en fuppofant avec M. de la Hire, l’obliquité de l’Ecliptique de 23*. 29'*. . . . 23*. 9'. V.

Vray lieu du Soleil le it. juin 17*8: * a f. 30. 36. 3*.

Pedinaifoü Septentrionale. 5 * « 23. a5

V

? r § 1? t , qüâfèiir: Ces Obferv^tîons, dis- je > comparées énfem» b le, donnant A la mefme Hauteur deTJEquareur que celle quon vient de trouver parla comparaifon des Hauteurs foüluiales, fe fervent réciproquement de preuve, & confirment en mefme temps la Latitude conclue des Observations de rEftoile Polaire , à laquelle nous nous arrefterons d*autanc- plus volontiers , quelle s’accorde dans la fécondé avec les Operations de la Méridienne, & quelle ne différé des O bfer varions Solaires que d’une fécondé & demie*

De tout ce quon vient de dire * il refulte que Bé¬ liers eft plus Oriental que Paris de 3* 32” de temps , Ss qu’ii eft moins Septentrional de 5 d. 2^.45". La Lon¬ gitude de Beziers fera donc de 20 53*. fi celle de Paris

depuis ilfle de Fer eft de 20 fa Latitude Septen¬ trionale de 43 20®. 2jh.

La pofirion delà Ville de Beziers une fois fines par rapport à rObfervatoire Royal de Paris , & la Méridien¬ ne b qui pafle par le Milieu de la Tour de l’Evefché 5 pro¬ longés , on pourra trés-aifément déterminer par des

a Haut. MericL app. du bord Sup. du Soi. îe 3 î. Dec. 17*7.

Refraét. diminuée de la Parail.

Demy-Diametre

Haut, vraye du Centre

Haut. Merid. app. du bord Sup. du Sol.

Le 11. Juin !?**>• ...»

Refra&ion .....

23*. $0. o,f. . 1 . \6,

1 61 2*.

23. 33. 22.

. '“Jo. 4. o.

Demy-Diametre ..... Haut, vraye du Centre .....

Diftance des Parallèles .

Decl. Obf. de part & d’autre de l’Equateur . . . Haut, de l’Equateur à Beziers ....

. 1?. 50.

69, 47.“ 44.

* 4 Ô» tôt 22»

. 23. 8, il.

. 46. 39» 33.

Haut, du Pôle . « * . 43. *o. 17.

b On a vérifié encore cette année«cy nofire Méridienne & on en a tiré une nouvelle qui va d’une Feneftre de la Tour de l’Evefché qui çegarde le Sud, à l’autre Feneftre qui regarde le Nord: On a mefme

Operations Trigonometriques les Latitudes & les Lon* gitucies de tous les Lieux circonvoifins, qui fout ou fur lemdme Méridien ; ou à l'Orient ou au Couchant de noftre Obfervacoire 5 &c cela en mefuranc trés-exa$e* ment fur nos Coftes une bafè d’une eftenduë fuffifantc, ou bien en fe fervant de quelqu'un * des codés des Tri¬ angles delà Méridienne de la France, qui aboutirent à la Tour de la Cathédrale de cette Ville ; ce qui eft un avantage trés-xonfiderable quon peut tirer de nos Oh- fervations,

marqué les points de rHorifon cette Méridienne fe termine de pari & d’autre ; & l’on a pris la Declinaifon de cous les Objets remarqua¬ bles , quon a peu appercevoir de cette Tour#

a La diftance de la Tour de la Cathédrale de Beziers à la Chapelle de S. Loup fur le Sommet du Mont d’Agde,eft connue de 12418 Toi» fes ; on connoift aulfy la diftance de cette Tour à la Chapelle de % Clair fur le Mont de Sette de 2003iToifes. Suite des Mem* 1718. P. 131^

r-

ai

■SE

LA CARTE DV DIOCESE

DE BEZIERS .

AUTREFOIS on ne pouvoir pas faire de bonnes Cartes de Géographie. On n’avoic ni les Inftruments, ni les connoiffances necefifaires pour cela. Mais aujourd’huy, grâce aux travauxde l’A¬ cademie Royale des Sciences, & à la proce&ion donc elle a efté honorée, on peut fe flatter d*un heureux fuc« cés .dans ces fortes d’Ouvrages. On trouve dans le Livre de la Grandeur & de la figure de la Terre , que M. Caf- fini a mis à la fuite des Mémoires de la mefme Acade¬ mie pour l'année 1718, non feulement des Méthodes trés- feûrcs pour deferire & prolonger une Méridienne, pour placer chaque Lieu félon l’angle de pofition qu’il fait, & félon fa diflance à l’égard de cette Méridienne, Sc pour réduire à un mefme plan les angles cbferves dans des plans differents, mais encore la defeription des Inf¬ truments propres pour ces Operations, avec la rnaniete de les redifier & de sen fervir. On y trouve non-feu* lement des Obfervations faites pour déterminer la gran¬ deur de la circonférence de la Terre, & la valeur de chaque degré entoiles du Chaflélet de Paris, mais encore des Baies aâuellement mefurées & des diftances très® exadement calculées qui peuvent aufïî fervir de Bafe à de nouveaux triangles , tous Eléments neceffaires à des Cartes exades. Enfin on y trouve & des Obferva- ; rions faites pour déterminer la feituation des principaux endroits de la Cofte du Languedoc & dediverfes Villes de cette Province , & des exemples pour prouver U bonté des Operations Géométriques, & leur accord avec les obfervations Agronomiques. Nous avons no.us-mefmes fait voir cy-deffus**que la pofition de la Ville de Eezieçs

Kegifl, ii Noy. 172S

/

21

déduite des Triangles delà Meridiwne de Paris par M. de Clapiés s’accorde parfaitement bien avec les obfecva- rions Aftronomiques faites dans noftre Obfervatoire* Ou ne peut donc defirer- plus de facilités en cette matière » qui d’elle mefme eft rrés-dclicate , 8c ne peut eftre maniée que par des mains habiles , par des Aftronomes dePro- feffion.

Toutes ces confideracions ont encouragé Mrs.Boüillec 8c Aftier l’Aifnéà entreprendre la Carte du Diocefe'de Beziers. Après avoir déterminé Aftronomiquement la po¬ rtion de la Tour de l'Evefché, laquelle eft prefque con¬ tiguë à la Tour de la Cathédrale , ils ont déterminé Géo¬ métriquement la poficion de tous les Lieux circonvoifins ? Et quoyque cet Ouvrage ne foie pas encore parfait , en ce qu’il ne donne pas lapofmon de tous les Lieux de ce Diocefe, toutefois comme il eft un des premiers Ion ait fuivi exa&ement les Réglés preferites dans le Livre qui vient d'eftre cité , qu’il prouve manifeftement la defeétuoficé de la Carte de ce mefme Diocefe dref- fée en 1708 par le Sr. Gautier, 8c qu’il entre aftes na¬ turellement dans le deftein qu’ont formé Nossei¬ gneurs des Estats de faire lever Aftronomique- nient 8c Géométriquement la Carte de cette Province, on a efté bienaife d’en donner d’avance une idée pour faire voir que noftre Academie tafehe de fe rendre utile au 'pes Lettres Public , Sc de mériter , autant qu’il eft en elle , la grâce F&tmes. quelle ofe efperer de la bonté du Roy.

Mes. Boüillet 8c Aftier avoient refolu de mefurer exac¬ tement la longueur du terrein qui eft entre le Grau de Serignan 5c celuy de Vendres , 8c de faire porter aux deux extrémités de cette Bafe, un Quart de Cercle de trois pieds de rayon, garni de deux Lunettes pour pren¬ dre leurs alignements , 8c former les Triangles necefiaL res pour déterminer la Poficion de tous les Lieux de Diocefe par rapport à leur Observatoire* Ils avoicaç

/

1

2 3

tnefme à cette fia eferit à M, de Mairan pour le prier de leur achepter une Verge de fer divifée en pieds & pouces, & eftallonnée fur la Toife du Chaftelet de Pa- rissmais cette mefure n’eftant pas arrivée dans la faifon Convenable , ils refolurenc de profiter de la diftance en¬ tre la Chapelle de S. Loup fur le Mont dAgde,& la Tour de la Cathédrale de Beziers , qui eft évaluée à 12428 Toifes dans le Livre de la Grandeur & de la Fi¬ gure de la T erre ^ & de fe fervir de cette diftance comme dune Bafc a&uellemenc mefurée. Ils auroient peu pa¬ reillement fe fervir de la diftance de cette mefme *1 our à la Chapelle de S. Clair fur le Mont de Serre, qu on fçait eftre de 20031 Toifes-, mais ils préférèrent la pre¬ mière 1 & ils fe contentèrent d’employer quelquefois la fécondé pour , la vérification de leurs Calculs,

Dans cetre veûë Mrs, Boiiiliet & Aftier firenr porter d'abord fur la Tour de la Cathédrale de cette Ville , le Quart de Cercle dont ils s'eftoient fervis pour leurs Obfervations Aftronomiques. Ils furent mefme obligés de monter fouvent fur le haut de cette Tour , tant pour reéhfier flndrument, & prendre les angles de pofition de tous les Lieux qu’ils pêbrent appercevoir, que pour déterminer par des Oblervations du lever & coucher du Soleil la declinaifon de ces meimes Lieux à l'égard de la Méridienne de cette Tour 5 & ils eurent le plaifir d'a¬ voir pour témoin & compagnon de quelques unes de leurs Obfervations M. de Clapiés qui malgré les im¬ portantes occupations dont il eft chargé , Si dont il s’acquitte avec tant de zele & de fuffilance ,ne laifïe pas de prendre beaucoup de parc aux travaux de noftre Academie*

Enfuite on fe tranfporta à la Chapelle de S. Chrifto- phle fur le Mont de Puifferguier, d’où l’on void non feu¬ lement la Chapelle de S, Loup , mais encore celle de Clair, Naibone, Beziers , AgdeSi beaucoup d’autres

24

Lieux. M. le Marquis de Puilferguier en qualité d’Âca- demicien voulut alfilter à toutes les obfervations qu’ont fit à cette Station, & à quelques autres qu’on fit dans une des Chambres de fon Chafteau , & qui pourront fer- vir un jour à dreffer un Plan exaét de la Ville de Be- fciets. Enfin on monta fur le haut du Clocher de b Gollegialle de cette Ville appellée S. Aphrodife , pour prendre les angles depofition de quelques Lieux, qu’on n’avoir pas peu bien diftinguer de la Chapelle de Saint Chriftophle , & de quelques autres qu’on n’avoit pas v.eûs du tout.

On choifit ces deux Stations, quoyque les moins avantageufes , pour plusieurs raifons inférées dans nos Regiftres , 8 1 qu’on nous difpenfeta de rapporter icy. D’ailleurs on avoir refolu de faire une quatrième Sta¬ tion à la Tour de Valtos, qui eft le Lieu le plus com- mode qu’on puiffe choific encre S. Loup & la Tour de la Cathédrale de cette Ville, & de corriger par ce moyen de petites erreurs, s’il s’en eftoit glilfé dans les obfervations precedentes. On auroit mefme déterminé la pofition de Pezenas, comme on a fait celle de Nar¬ bonne} mais M. de Clapié^ ayant befoin de (on Quart de cercle, on a efté obligé de différer l’execution de ce projet , jufqu’à ce que nous ayons , ou un autre Quart de cercle, ou une bonne Planchette,

Pour rendre un compte exaét du travail de Mrs. Rouiller & Altier, il faudroit donner à ce Mémoire plus d’elten- duë qu'on ne s'eft propofé, & tracer mefme plufieurs figures, ce qu’on n'a nullement deffein de faire. Ainfy on fe contentera de rapporter quelques-unes de leurs Operations & de donner le refultat de leurs Calculs.

I.

Angle de pofition que fait la Tour de la Cathédrale de Beziets entre S. Loup fur le Mont d’Agde & la Chapelle 4? §» Ghiiftophle fur le Mont de Puilferguier 172° 19' ©,'*

2)

Angle de poficion que fait S, Chriftophle entre S; Loup & U Tour de la Cathédrale de Beziers 4500 On connoift la diftance de la Chapelle de S. Loup à la Tour de la Cathédrale de Beziers de 12428 Toifes, Donc la diftance de cette Tour à la Chapelle de S, Chriftophle fur le Mont de Puifferguier>eft de 7685 Toifes

1 1.

Angle de poficion que fait la Tour de la Cathédrale de Beziers entre le Clocher de S. Aphrodife & la Cha¬ pelle de S. Loup fur le Mont d’Agde 68 28 20

Angle de pofnion que hic le Clocher de S. Aphro¬ dite encre la Tour de la Cathédrale de Beziers & Sains Loup - 109 53 o

Donc la diftance de la Tour de la Cathédrale de Beziers au Clocher de S, Aphrodife eft de 37,9 Toifes 3 Pieds.

1 I I.

Par le Calcul Aftronomique fondé fur les Obferva- îions du lever & du coucher du Soleil faites du haut de la Tour de la Cathédrale de Beziers le 21 Aouft, le 7 , le 20 8c le 25 Septembre de cette année, 8c corrigées les unes par les autres, on trouve que la Meridiennede cette Tour , qui pafte par le Nord , décliné à l’égard de la Chapelle de S. Chriftophle fur le Mont de PuiflTec-J guier de 70^ 41* 50“ vers l’Orient®

XV.

Dijïances entre Beziers quelques Lieux circonvoifins

T oifes.

£0883 De la Tour de la Cathédrale de Beziers à

la Tour de la Cathédrale d’Agde,

2:2951 De la Tour de Beziers au Fort de Brefcou. 8725 De la Tour de Beziers au Clocher de Vias, 5628 De Beziers au Clocher de Portiragnes.

3258 De Beziers au Chafteau de Villeneuve.

4275 De Beziers au Clocher de Gers*

2$

De Be£ îers au Clocher de SerîgnanJ De Beziers au Chafteau deSauvian.

De Beziers à Noftie-Dame de Confoîatîon;

De la T our de Béziers au Clocher de Vendres. De la lourde Beziers au Clocher de Nifte.

De Beziers au Chafteau de Colombiés.

De la Tour de Beziers à la Tour de Montady» De Beziers au Clocher de Puifferguier.

De Beziers au Chafteau de Maureillan.

De la Tour de Bezieis au Clocher de Cazouls. De Beziers à l’Eglife de Maraulïan.

De Beziers au Chafteau de Lignan.

De la Tour de Beziers au Clocher de Caufle, De la Tour de Beziers au Clocher de Murviel. De la Tour de Beziers au Clocher de Thefan» De Beziers au Clocher de Corneillan.

De la Tour de Beziers au Clocher de Paillés, De la Tour de Beziers aux trois petites Tours qui font fur le Mont de Faugeres.

De Beziers au Chafteau de Puifialicon.

De la Tour de Beziers au Clocher de Nezl« gnan de rEvefque.

Vifîances de quelques Lieux Viflance de la T our de à U Méridienne de la Beziers a la perpendi - Tour de la Cathédrale cuUire tirée de quel « de Bezjers ques Lieux fur la Meri*

dienne .

35°4

2140

5802

473 1 3434

3SP4

733°

4064

0116

2824

3 122 9300

6 7ÏO

4848

34*4

5216

133 16

'6991

$959

La Chapelle de S. Chrif* Toijès tophle 7253 occ.

Le Chafteau de Lignan 1870 occ. Le Clocher de Murviel 2^37 occ. Les Tours de Faugeres J0440CC. Le Chafteau de Villeneuve 2 ori.

Toifes 2541 Sepr; 24 99 Sept. 6033 Sept. 13274 Sept, 1556 Mcnds

27

Le Clocher de Vendres 887 orî. 5734 . McrlcL Le Clocher de Nifie jtftfpocc. 2^87 Merid.

La Tour de Moncady 3836 occ. 6jj Merid.

Ce feroit icy le Lieu de montrer l’ufage quon fera de toutes ces déterminations pour la Carte du Diocefe de Beziers ; mais outre qu'on a expliqué cy-deffiis * de quelle maniéré on déduit les Latitudes Si les Longiru- des des mefures Géométriques, Si qu’il neft pas bien difficile de placer fur une Carte les Lieux donc on con- noift les Latitudes Si les Longitudes, on croit que ce detail conviendra mieux au Mémoire que l’on fera im¬ primer lorfque cette Carte fera achevée. C’eft par cette raifon, Si pour neftre pas fi longs, qu’on a*fupprîmé icy les diftancesdes Lieux desja déterminés les uns à l’egard des autres 8i les diftances de quelques-uns par rapport au Parallèle Si au Méridien de Beziers, 8i qu’on ne parle point de la maniéré donc on prétend s’y prendre pour défaire les grands Chemins , pour tracer le cours des Rivières Si des Canaux, pour marquer la feituation des Ponts, pour diftinguer les Montagnes d’avec le Plat- Pays, $c pour mefurer faire ou le fol^de tout ce Dio¬ cefe. C’eft enfin par cette raifon que l’on ne dit rien icy de tout ce que le Diocefe de Beziers produit de parti¬ culier foie pour la fauté foie pour les befoins de la vie civile. On adjouftera feulement qu’un Ouvrage de cette nature demande quelques fecours, Si qu’on ofe les efpe- rer , ces fecours , fous un Régné fi floriftant, fous un Mi- niftre qui nous honore d’une Proceérion fi (inguliere , & dans une Province donc les Chefs également zélés pour le bien de l’Eftac, & pour la gloire de leur Patrie, fe font un plaifir de favorifer les Sciences Si d’aider les Sçavants dans leurs entreprifes.

* p%.

& fwv 1

SV K LA POSITION DE LA FILLE

DE NARBONNE

IL aurait efté facile de déterminer la fituation de Nar¬ bonne par rapport à la Méridienne de la Cathédrale de Beziers , fi on avoic rapporté dans le Livre de la Gran¬ deur & de la Figure de la Terre>\z$ Triangles dont oa s’eft fervi pour trouver la diftance de cette Ville à Ni⬠mes de <57500 Toiies j mais on a fupprimé cedetail,Sc Ton s’eft contenté d’y marquer que la hauteur du Pôle de Naibonne eft de 43 0 io‘ I3.0 Pour trouver donc la Pofitioti de cette Ville , il falloic obferver de Tune de nos Stations , l’angle qu’elle fait avec la Tour de Be- ziers* & c’eft ce que M. Bouillet fit de la Chapelle de S. Chriftophle fur le Mont de Puilferguicr. 11 trouva que la plus haute Tour de la Cathédrale de Narbonne fait avec la Tour de la Cathédrale de Beziers un an¬ gle de 770 Après quoy reduifant en Toifes io‘ 12* de degré , différence entre le Parallèle de Narbonne & celuy de Beziers, & adjouftant 9700 Toifes que vaut cette différence à 2541 Toifes, différence entre le Pa¬ rallèle de Beziers & celuy de la Chapelle de S, Chrif¬ tophle, il eût 12241 Toifes pour la différence encre le Parallèle de Narbonne & celuy de cette Chapelle. En- fuite il retrancha de l’angle obfervé entre Beziers 8c Narbonne , l'angle de declinaifon de la Chapelle de S. Chriftophle à l’égard du Méridien de Beziers , & il trouva que Narbonne décliné du Méridien de cette Cha¬ pelle qui palfe par le Sud de 70 17* 10” vers l’Oüeft 5 ce qui luy donna par les Réglés de la Trigonométrie 1565 Toifes pour la différence entre le Méridien de Nar¬ bonne & celuy de S. Chiiftophle > & 8818 Toifes pout la différence des Méridiens entre Narbonne & Beziers»

N

2 p

D'oii il reluire que Narbonne eft plus Occidentale que Beziers de 12' 45" de degré ou de 51' 'de temps, & qu’elle eft plus Orientale que^l'Oblervatoire Loyal de Paris de 40' 15" de degré ou de 2 41" de temps.

Par une Méthode pareille à celle dont on s’eft fervi cy-deflus on trouve 13108 Toiles pour la diftance entre la Tour de Natbonne & celle de Beziers, ce qui re¬ vient, en donnant 3000 Toiles à la Lieue de Langue¬ doc, à quatre Lieues un tiers un peu plus.

Pour la diftance entre la Tour de la Cathédrale de Beziers , & la Tour de Noftre-Dame de Montpellier , on l’a trouvée en fe fervant des Triangles de la Méri¬ dienne de Paris, de 31722 Toiles 3 Précis. On a calculé auffy les diftances de Beziers à divers Lieux déterminés par ces mefmes Triangles, 6e que l’on a accouftumé de comprendre dans la Carte du Oiocele de Beziers , quoy- que limés dans ccluy d’Agde, ou de Montpellier, com¬ me Marfeillan, Maize , Bouzigues, Balaruc , Frontignan, &e. Enfin on a déterminé les diftances de Beziers à Car- caflonne & à Caftressmais on a creu que lans entrer dans un plus grand detail , ce qu’on avoir dit jufqu’icy fuffifoit pour donner une idée de la maniéré d oblerver & de calculer de Mrs, Boüillet 6c Allier,

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SV R LES E AV X } MINERALES

DE CASTE L N AV appelle es communément , Eaux de Vendras.

Oüs pouvons desja annoncer , quoyquun peu par avance, une Hiftoire generale du Diocefe de Bezi- ers, Si une Hiftoire exaéle, fidelle , bien circonftanciée , relie enfin qu’une Compagnie qui eft eftablie fur les Lieux Sd qui joint l'cftudc des Sciences à celle des BeÜes- Lettres eft en dcoic de promettre. On ramafte du moins chaque jour des Matériaux pour la compofition de cet Ouvrage.

rAjfembiU Portalon leur dernièrement un Difcours fur le

publique ^«Genie,le Cara&ete, les Moeurs des anciens Habitants LÇt a ou fl de ce Pays : St de ceux qui l'habitent aujourd’huy, St il n oublia pas ceux qui après y avoir pris naiffance , (e font dîftingtiés ou fe diftinguent encore ailleurs par des talents finguüers. Il avoic leu auparavant un Mémoire * lettre fur la maladie des Moutons , dont on a parlé ailleurs {/' 1 °rT^ Qüc!ques autres Académiciens travaillent à des recher» Je BeyZ‘ ces^urla Religion , les Feftes, les Loyx , les Couftumes denosPeres, fur les Révolutions que la Ville de Bcziersa effiiyées , fur fes Droits Seigneuriaux >fes Privilèges ,

Mrs. Andoque? Boiiillet St Caillé^ obfervent les Me- eeores qui paroiftent fous ce Climat : ils mefurent la quan¬ tité de pluye qui tombe icy chaque année , St ils tien¬ nent un Journal exaâ de tous les changements de noftre Achmofphere.

Nos Médecins obfervenc tout ce qui arrive * icy de

æ On a desja envoyé à l’Academie Royale des Sciences plufieurs Ob- fervations Anatomiques ,5c encre-autres 9 qu’une femme avoit accouché icy vers le quatrième mois de fa grolfeffe de iB Fœtus mal conformés & de différente grofleur. C’eftoit dans le mois de Décembre de l’annécW*

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particulier qui à rapport à leur Art , & ils ne manquent pas d’en ennuie nos Regiftres. M. Texicr a commencé de travailler à une Lifte des Morts Si des Baptefmes de cette Ville depuis le commencement de ce Siècle. D’au¬ tres enfin eiclairciftent des ufages qui nous font corn* muns avec prefque tous les peuples delà Terre.

On vient d’eîtablir Geometriquement & Aftroncmî- quement la pofition de cette Ville, &c de donner le pro- jet d’une Carte exa&e du Dioccfe de Beziers d’apiès Mrs. de Clapiés , Boüillec , &c. M. Aftier le Cadet donnera inceffammenc toutes les dimenfions de cetts Ville, & en dreffera le plan géométrique (ur les obfer* varions faites à ioccafion de la Carte donc on vient de parler.

M. C ros d’après lequel on va traiter icy des Eaux minérales de Caftelnau » a promis d’examiner les Bains de la Malou& toutes les autres fources Médicinales de ce Diocefe : & on ne manquera pas en mcfme- temps d’examiner les autres produ&ions de la Nature & del’Arr, qu’on admire dans ce Pays. Toutes ces pièces raflem- blées, feront comme on l’efpere , quelque plaifir aux cu¬ rieux , & à tous ceux qui s’intereflent aux progrès des Sciences^ des Beaux Arts, & à la gloire de cette Ville»

Mais il efl: temps d'enrrer en matière»

Pour examiner avec plus d’exaditude les Eaux de Afîembih Vendres , & en découvrir plus lèurement la nature & publique d* les propriétés , M.Cros fe transporta exprès à leur Sour- * ce, & pria mcfme le Secrétaire de cette Compagnie de l’y accompagner pour eftrc le telmoin S^jtejuge de fes expériences. Il s’eftbic muni de tout ce-q^on a accou- ftumé d’ufer en pareil casj c’eftoit dans le mois de Juillet dernier, & comme il faifoic alors bien chaud, on avoic porté un Thermomètre, dont la liqueur defeendit dans la S ource d’environ dix degrés dans moins d’une minute, malgré “bouillonnement apparent St continus! de l’Eau,'

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M, Gros tafche de concilier ce bouillonnement avec la fraifcheurde cette Source » de rendre raifor^de toutes les autrcs-experiences qu’on fît alors, 8c qu’on réitéra enfuite fur ces mefmes Eaux tranfportées , 6c d’expliquer tout ce qu’il defemmic par i’Analyfe chymique 2 il donna niëfme la defcriptioti de cette Fontaine, 5c avance quel¬ ques conjeélures fur fou antiquité , fur l’eftac elle étoit autrefois, 5c fur les ufages à qiioy elle eftoic employée, & il indique en peu de mots les réparations dont elle a u roi c b e foin»

Maison fe contentera de rapporter icy en peu de mots ce qu’il penfe de la mture Sc de la vertu de ces Eaux , & d’enfeigner en quel temps 8c de quelle maniéré ois doit les prendre.

L’Eau minérale de Vendres eft onélueufe , rouflfatre d‘un goûft picquant 5c aigrelet : elle eft fraifehe à la Sour¬ ce, quoy qu’elle femble bouillonner avec violence? & elle répand une odeur fulphureufe & bitumineufe. Delà gc par toutes les efpreuves qui ont efté faites , M* Gros conjecture que cette Eau eft imprégnée d’un fel acide vo¬ latil 8c nitreux , d’un alkali aufify volatil , d’un foulphre délié , 8c d’une terre très fine qui concourt avec l’acide 5 C le foulphre à compofec un peu de fei alkali fixe.

Toutes ces (ubftances rendent l’Eau de Vendres très utile dans tous les cas l’on employa avec fuccés les Eaux minérales acidulés, 5c qu’on nous difpenfera par confequent de rapporter icy*, mais elles luy procurent encore l’avantage , de téulïïr merveilleuferaent dans bien des occafîons les Eaux acidulés ordinaires , ou ne fe- roient que blanchir, ou ne conviendraient nullement, comme dans les refies des gonorrhées, dans les hémor¬ roïdes invétérées, dans les fleurs blanches des femmes, &c* On comprend afTés que c’efl à raifon du foulphre ou du heaume particulier qu’elle contient , 5c qu’on peut fors bien comparer aux Beaumes naturels les plus eftimés*

On verra fur ce point dans les Mémoires que M. Gros publiera dans la fuite , des obfervations & des inftruétions trcs-interelTanccs pour cette Ville quia le bonheur d'a¬ voir prefque à fes portes une Fontaine fi faluraire.

On prend les Eaux de Vendres dans le mois d Aoufl 6c au commencement de Septembre > on en boit le matin à jeun environ trois pintes chaque jour, & Ton en con¬ tinue l’ufage pendant huit à neuf jours en obfervanc telles précautions qu’un Médecin prudent juge neceffaires. Dans tour autre remps & pour des eftomachs toibles, on lés fait dégourdir au Bain* Marie.

Ou ne doute nullement que le Bain de ces Eaux ne fuft très - propre à de certaines maladies 5 mais il n’y a point d’apparence qu'on mette ce Bain en ufage jufqu’à ce qu’on ait exécuté le deffein qu’à formé à ce fujec M . le Marquis de Cailus Seigneur de Caftelnau > qui na en cela d’autre veûé que le bien du Public.

Au deffaud des Bains , on peut employer utilement les Boues de cette Source, dlesfont émollientes, refolutives, & conviennent fort bien dans toutes .les maladiesexternes, qui dépendent d’une trop grande tenfion des parties foli- des , d'une cranfpiration retenue, d'une lymphe aigrie Si coagulée , &c. L’analyfe que M. Gros a faite de ces Boues ne permet pas de douter des vertus qu’on vient de leur attribuer.

Quoyque les Eaux de Vendres foient afles eftimées dans ce Diocefe, elles ne le font pas neantmoi.ns au¬ tant quelles méritent de l’eftre. C’tft le fort ordinaire des chofes communes. S’il en coudoie davantage pour les avoir , on en ferait fans doute bien plus de cas. Maintenant, quelles feront mieux connues, on les re¬ cherchera peut eftre avec plus d’empreffement.

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SVR LA RHEVBARBE DV FATS

nommée vulgairement Rhapontic des Montagnes.

COrome la Rheûbarbe de Levant eft encore aujour« d’huy fou rare & fort chere, il ne fera peut-eftre pas ****" * nurile de repecer icy , ce qui a efté des; a dit ailleurs qu on peut fort bien ou fe paiîer de ce retnede , ou le remplacer par/c ühafontic des Montagnes. Les experien- Kegîjl.r s ces que M. Gros fie dernièrement à cette occafion, 6c qu’il donfi 172-7 rapporta dans une de nos Afiemblées publiques, ayant prouvé & la faculté purgative de la Rheûbarbe du^Pays, &

* sur les 3 man*ere ^ouce avec laquelle elle agit, on a creû devoir famées. cn quelque forte tirer de l’oubli une Racine qui croift * dans noftre Voifinage, & afleûrer en meime temps les malades, quil n’y a aucun danger à en ufer. Difons plus? on a creû devoir les avertir que depuis long temps quel¬ ques Efculapes s’en fervent fecretement à la Campagne,, par une fupercherie en quelque forte pardonnable , puif. qu'elle ne fait tort qu’à la boude de ceux qui croyant avoir pris de la Rheûbarbe de Levant , payent chère¬ ment une Drogue que la Nature nous donne icy gra« iiiicement & en abondance*

On renvoyé au Mémoire de M. Gros pour la deferip® îion & l’analyfe de cette Plante. On adjouftera feule- ment qu’on peut employer la Rheûbarbe du Pays de tou¬ tes les maniérés & dans tous les cas ^fon a accouflumé d’employer la Rheûbarbe de Levante

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SV K LES ECLIPSES

DE l' A N N E' E M.DCC . X XIX.

DEpuis la naiffance de l’Academie , on a calculé for les Tables de M. de la Hire deux Eclipfes de So¬ leil & une de Lune, & il n'y a jamais eu guere plus de srois ou quatre minutes de différence encre l’Obferva non 8c le Calcul.

A4. Aftier l’Aifné, qui depuis environ trois ans tra- vaille de concert avec M, Boiiillet à des Tables du So- Nov* leil pour le Méridien de Beziers* en veua de les join¬ dre à la Tradudion de l’Aftronomie du P. Tacquec,à laquelle M. de Guibal va mettre inceffammenc la der¬ nière main: M. Aftier , dis-je , s'eft fervi de ces mefmcs Tables pour calculer les deux Eclipfes de Lune qui ar¬ riveront en 172p.

La Première arrivera le 13 de Février, elle fera totale & commencera à Beziers à 7 h <?' 38”dufoir, L’Immer- fion fera à 8* h s'il" Le milieu à 8 h jj3 J4\ L’Emerfion à p 45 37°. La fin à 10 h 45' io*. La durée fera de 3 heures 38' 32”# La demeure dans l'ombre d'une heure 3 p 2^". La grandeur de l’Eclipfe fera de 20 doigt 2 minutes,

La Seconde arrivera le 8 d’Aouft. Elle fera auffy totale, & fon commencement à Beziers fera à U h 35*20'** Llmmerfion à minuit 34* 22*’. Le milieu à 1 h 23’ 32^. L’Emerfion à 2 k 12 42”. La fin à 3 h if 38^ La durée de 3 heures 3 <5* ut1*. La demeure dans l'ombre de 1 38 2015,

La grandeur de l'Eclipfe fera de ip doigts 4 6 minutes.

On ne manquera pas d’obferver ces Eclipfes & d’en tirer quelque avantage pour la perfection des Tables de la Lune,àquoy M. Aftier a auffy deiTein de travailler dans la fuite. 11 feroit honteux aux Aftronomes de la Com¬ pagnie de refter dans ioifîveté. La ferenité du Climats

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k fcituatîon licurcufc « de leur Obfervatoîre , les grand# exemples b qu'ils ont devant les yeux, tout les invite à travailler avec affiduité , & , fi je lofe dire , avec quel- que efpetaïïce de iucces.

11 y aura encore Tannée prochaine trois Eclipfes de Soleil i mais elles ne feront pas vifibles fur noftre Ha- rilon.

a On fçait * desja depuis quelque temps , que M. l’Evefque de Be- * lettre fur ziçfs |de pour les Sciences & par amour pour noftre Acad.mie l'Eclipfe de ^ ü eft p^fident né, & pour laquelle il sincerefle fi efficacement Soletl , clu toutes les occafions, nous permet de faire nos Qbfervations Af- 15. Septem- tronomiques dans la Tour de Ton Palais ; mais nous ne fçaurions luy en 17^7- marquer affés fouvent noftre reconnoiflance. Cette Tour eft haute , !pa- cieufe , tres-bien percée , & fcmble faite exprès pour cet ufage. De , on void la Mer, ce qui eft encore un avantage atîés confiderable.

b Mrs. les Aftronomes de l’Academie Royale des Sciences de Paris ne fe contentent pas de travailler fans relalche, ils forcent mefme en quel- que forte les autres- à travailler, en communiquant genereufement leurs Méthodes, & en donnant la defeription des Machines & des Inftruments donc ils fe fervent. V. les Mémoires de cette Academie depuis 1666 , jufauen *72.5 inclufvement .